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Démarche artistique

 

Je suis photographe polygraphe autodidacte. La photographie me passionne depuis 10 ans car elle me permet, sous un angle esthétique, de décrire le monde qui m’entoure ainsi que d’en exposer ma propre vision. Ainsi, ma démarche a pour but de nourrir, d’enrichir nos propres représentations du monde, notre connaissance de celui-ci, de donner du sens à l’action. A mon sens, « le médium photographique est un excellent connecteur, créant une forme d’interaction directe entre l’objet représenté et le lecteur/spectateur/acteur Â».

 

Géographe diplômée en aménagement et urbanisme, je m’intéresse tout particulièrement aux dynamiques et mutations urbaines. Actuellement, je suis entre autres chargée du suivi photographique d’opérations urbaines en cours en Lorraine. Les Å“uvres 1 et 2 sont issues de ce travail. Toutes deux en phase de gros-Å“uvre et sont proposées sous forme de séquences photographiques. La première rend compte de l’édification d’une opération de construction, la seconde d’une réhabilitation composée de deux phases distinctes de démolition puis de reconstruction. C’est ainsi que dans l’exercice de mes fonctions, j’ai découvert que la photographie/document pouvait être un outil puissant de par sa grande valeur descriptive permettant de traduire, informer, rendre compte, transmettre, valoriser, promouvoir, comparer, .... L’œuvre 3, quant à elle, à travers quelques clichés de nuit des Hauts Fourneaux d’Uckange (F) traite cette fois d’une dynamique passée qui, même si cette installation industrielle n’est plus en activité, de part son histoire, reste gravée dans les paysages urbains d’aujourd’hui.

 

En géographe humaine, les notions d’espace et de temps sont fondamentales. Dans ce sens, mon approche rejoint les courants du Land Art et du Narrative Art, dans la mesure où dans la plupart de mes travaux, chaque objet observé s’inscrit dans une dynamique temporelle, un processus historique où la chronophotographie est un moyen efficace de suivre l’action en cours et la fixer dans le temps. C’est ainsi que progressivement, le photographe/témoin va être en capacité de modeler, sculpter une réalité qui se dessine devant lui, la replacer/tracer dans temps. Associé, un travail de codification des séquences photographiques –du temps pour le moment, à terme couplé aux coordonnées géographiques- est en cours de conception. Le déroulement temporel, l’inscription de l’objet dans une trajectoire historique sont restitués par pas de temps et sous forme codifiée -t1 étant date de ma première intervention sur le terrain-.

 

On peut dire que le secteur de la construction est un univers le plus souvent méconnu. Les chantiers sont interdits au public. C’est pourquoi, ces expériences d’infiltration s’apparentent à celles des urbexeurs. Elles impliquent une démarche active, un regard curieux, une soif de découverte pour dévoiler ce monde. Aussi, l’idée de produire de la connaissance sur ce secteur d'activité fait partie intégrante de ma démarche, renseignant sur :

- les modes de construction et les pratiques actuels –matériaux/outils/techniques- utilisés dans de ce secteur à notre époque,

- la nature des travaux dédiés à la préservation du patrimoine bâti et qu’il s’agit aujourd’hui de conserver,

- plus largement les stratégies actuelles d’occupation de l’espace comprenant  l’intégration de l’objet dans celui-ci.

Les missions qui me sont confiées m’offrent ainsi  l’occasion de mettre au jour, de donner à lire ce que l’acte de bâtir veut dire en rendant compte cette réalité.

 

De plus et Ã  l’instar des photographes humanistes, mon travail cherche à restituer le quotidien des compagnons sachant que le quotidien qui se joue ici, se situe dans les sphères professionnelles, techniques, économiques. Il tend à valoriser l’action de ces hommes et ses femmes pour qui j’ai un grand respect et qui, au quotidien et en coulisses, construisent les futurs espaces de vie, ces lieux que nous occuperont demain.

 

Pour finir, je dirai qu’au delà de l’approche rationnelle qui structure mon travail, il m’arrive de laisser libre cours à mon imagination, mon inspiration du moment. L’instantanéité prend alors la forme d’une improvisation qui m’emmène sur d’autres chemins sur lesquels j’aime m’aventurer. La réalité observée est alors détournée, magnifiée, transformée voire déformée.

 

 

Principaux axes de recherche

 

Rendre compte à travers le document photographique des dynamiques & mutations urbaines m'intéresse vivement, malgré la complexité de l’exercice et nécessité d’inscrire sa démarche sur du long terme. 

 

Les questions d’ordonnancement et d’archivage de l’information photographique numérique sont au cÅ“ur de mon travail. Ces réflexions rejoignent d’ailleurs les travaux actuels d’Olivier Cablat -Projet DUCK- sachant que la localisation géographique inscrite sous forme de données (x, y, z) couplé à l’instant « t » codifié pourrait alimenter la réflexion dans ce 

© Catherine LIN 2015

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